Souvenirs de Venise

Les canaux vénitiens

Je dois avouer quelque chose: je n’ai pas aimé Venise.

Je pensais en tomber follement amoureuse, ou au moins un peu sous le charme. Après tout c’est l’effet que semble avoir cette ville sur tout le monde, et d’après les photos que j’en avais vues et ce qu’on m’en avait raconté, je pensais comprendre pourquoi.

Mais non, voilà, entre Venise et moi ça n’a pas collé. Lorsque, à mon retour de ce long week-end en juillet 2014, j’ai fait part de ma déception à mes amis et à ma famille, les gens ont ri, m’ont fait remarquer que oui ben aussi quelle idée bizarre d’aller à Venise en juillet, moi qui supporte mal aussi bien les grandes chaleurs que les endroits bondés. Ajoutez à ça le fait que j’ai trouvé les vénitiens globalement antipathiques voire agressifs, les conditions n’étaient effectivement pas idéales. Peut-être que je réessaierai, à une autre période de l’année. Peut-être que Venise a besoin d’une seconde chance.

Les canaux vénitiens Les canaux vénitiens Les canaux vénitiens

Car quand j’y repense avec un peu de recul et d’objectivité, je garde aussi de ces quatre jours quelques jolis souvenirs: cette incroyable lumière du sud; le calme et la fraîcheur trouvés dans un parc, à l’ombre des arbres ou au détour d’une ruelle; un verre de vin blanc frais et sucré, dégusté sur une terrasse; les tranches de pizzas achetées dans la rue et englouties sur une petite place déserte, entourés beaux bâtiments historiques.

Les canaux vénitiens Venise Venise

Il y a eu un matin en particulier, où, réveillée juste avant l’aube par mes quarante piqûres de moustiques (non, ceci n’est pas une exagération), j’ai décidé que c’était probablement le moment idéal pour découvrir les rives du grand canal débarrassées de la foule habituelle, à un moment de la journée où la température était encore agréable. Nous avons traversé les petites ruelles désertes qui nous séparaient de la Place Saint Marc, sur laquelle nous n’avons croisé que quelques autres touristes matinaux, deux peintres et une poignée de pigeons, et nous avons regardé le soleil se lever derrière le Palais des Doges.

Peut-être que tout le reste du voyage valait la peine juste pour cet instant-là.

Venise, lever de soleil derrière le Palais des DogesVenise, Palais des Doges Venise, Pont des Soupirs Venise

Et s’il y a une chose que je dois reconnaître à Venise, c’est son incroyable photogénie. Dans ces petites rues au hasard desquelles nous nous sommes souvent égarés, malgré notre plan de la ville et le sens de l’orientation irréprochable de mon petit mari (heureusement qu’il ne fallait pas compter sur le mien), je me suis arrêtée un nombre incalculable de fois pour capturer ces façades délabrées qui s’enfoncent dans les canaux.

Venise

Si vous vous étonnez de la qualité disons approximative de ces images, elle explique en partie pourquoi j’ai attendu aussi longtemps avant de les publier ici. J’avais emporté avec moi mon précieux et – jusque là – infaillible Nikkormat, je me disais que l’argentique irait bien à cette ville qui n’a pas vraiment l’air d’appartenir à notre époque. Et quand je voyais les photos magnifiques qui sortaient de mon iPhone même pas moderne de l’époque, j’avais hâte de récupérer les deux pellicules que j’ai remplies en quatre jours.

Mais lorsque j’ai commencé à scanner mes négatifs, ma première réaction a été une nouvelle déception. Difficile de savoir ce qui a foiré au juste, si je me suis trompée dans les réglages de l’appareil, si la lentille ne mesure plus correctement la lumière ambiante, si les pellicules était trop vieille, s’il y a eu un problème lors du développement au laboratoire… Toujours est-il que le résultat était là: des images trop contrastées, mal exposées, avec un grain excessif pour une pellicule à sensibilité basse. Alors je les ai abandonnées dans un carton, un peu triste et dégoûtée, et c’est plus d’un an après que j’ai enfin pris le temps de finir de scanner ces photos (entre temps il a aussi fallu investir dans un nouveau scanner, les caprices du précédents devenaient un peu trop systématiques). Je ne vous montre pas tout, certaines sont vraiment bien trop ratées, mais passée la première déception je me surprends à les aimer quand même, ces images imparfaites, avec leur grain et leurs couleurs étranges.

VeniseVenise, Conservatoire Benedetto Marcello Venise, Conservatoire Benedetto Marcello Venise Venise Venise, Basilique Santa Maria della SaluteVenise, Musée Peggy Guggenheim Venise, Musée Peggy Guggenheim Un chat vénitien ♥

6 commentaires

  1. annso

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    Je te trouve dure avec toi même, j’aime beaucoup l’atmosphère qui se dégage de ces photos, mais peut être aussi parce que j’ai adoré la ville ! J’ai eu la chance de m’y perdre pendant quelques jours d’une saison pas trop pleine et moi qui avait peur de la foule et des odeurs, je n’ai croisé que ruelles plus belles les unes que les autres et des petits coins de calme un peu partout !

    1. Aline

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      Merci beaucoup 🙂

      En fait ce qui me frustre au niveau des photos, c’est que je ne m’attendais pas à ce rendu avec cet appareil-là: il produit d’habitude des photos bien plus équilibrées au niveau des contrastes et je ne sais toujours pas d’où sort ce grain de malade o.O Du coup j’espère juste que c’était un « problème » dû aux pellicules et pas à l’appareil.

      J’ai beaucoup aimé l’esthétique de la ville, son architecture, son côté hors du temps, mais en plus de la chaleur et de certains endroits un peu bondés, j’en garde vraiment l’impression qu’on n’y était pas du tout les bienvenus. C’est assez difficile à expliquer, j’ai trouvé les gens très froids, parfois carrément désagréables, aussi bien dans les restaurants et les cafés que dans les magasins / épiceries. Même sur des toutes petites terrasses de cafés pas très fréquentés on avait toujours un peu l’impression de déranger.

  2. Charlie

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    C’est peut-être ces attentes, cette réputation qui a contribué au fait que tu n’as pas eu de coup de coeur ? La première fois que j’y suis allée je ne connaissais pas, n’avais aucune attente et ait été émerveillée des couleurs, des petites ruelles un peu désertes si on se perd un peu, des fontaines un peu partout, des gamins qui jouaient sur les piazza… La 2e fois, j’ai aussi un peu plus remarqué la chaleur et les touristes que les couleurs ^^

    Je rejoins annso, j’aime beaucoup ces photos, leur grain donne une atmosphère terrible à Venise. Et c’est justement intéressant de ne pas voir les couleurs que l’on associe d’habitude à la ville 🙂

    1. Aline

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      Je ne suis pas sûre que les attentes VS la réalité soient vraiment en cause: j’avais beaucoup d’attentes en visitant l’Irlande et tout ce que j’y ai vu en était largement à la hauteur :p (mais depuis j’ai la fâcheuse tendance à tout comparer à l’Irlande, c’est peut-être ça le problème ^^’)

      En fait, comme je l’ai expliqué dans ma réponse au commentaire d’annso, j’ai vraiment trouvé les gens pas sympas du tout, le seul commerçant un peu cool qu’on a pas eu l’impression d’emmerder c’était un vendeur de pizzas pakistannais qui tenait un stand pas loin de notre B&B. Il nous nous parlait un peu pendant qu’on attendait nos parts de pizza, nous conseillait des trucs à voir, c’était sympa (et du coup on est allé chez lui trois fois en quatre jours :p). J’avoue qu’en plus de la canicule (et des 40 piqûres de moustiques), ça m’a un peu gâché l’expérience de Venise – ce qui est dommage parce que quand j’y repense 1 an et demi après j’en garde quand même surtout les bons souvenirs.

      Merci pour le compliments à propos des photos <3 J'espère juste que mon appareil n'est pas cassé ^^'

  3. Nath

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    Nous on y était à Pâques l’année passée pour 3-4 jours et franchement on s’est vraiment laissé guider par nos envies et c’était super !

    Bon, on y était du jeudi au dimanche si je me souviens bien donc on a quand même eu des journées moins remplies de touristes que toi en juillet et on a presque eu un peu frisquet.

    Contrairement à toi, j’ai trouvé les Vénitiens vraiment super gentils. Ils sont tous amoureux transits de leur ville et ça se sent.

    De plus, la ville fait beaucoup pour les personnes handicapées, ça m’a vraiment étonné. Il y a des itinéraires à faire qui évitent les ponts (qui dit pont dit escaliers à Venise). Et quand on était vraiment coincés avec mon fauteuil, on a toujours trouvé quelqu’un pour nous filer un coup de main avec le sourire en prime.

    Pas de problème pour les vaporetti non plus, les employés des bateaux étaient toujours très gentils et prévenants.

    Le truc que j’ai adoré c’est que tu ne verras jamais un bâtiment moderne. La configuration de la ville fait que tous les bâtiments sont historiques et se retrouver hors du temps, ça m’a fait du bien.

    Et surtout PAS DE VOITURES 🙂

    Désolé que ça t’aie pas plu, je te conseille d’y retourner à une période de l’année plus favorable pour peut-être te faire une idée plus sympa

    1. Aline

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      C’est super que la ville fasse des efforts sur l’accessibilité pour les personnes handicapées, et que tu aies pu facilement trouver de l’aider quand c’était nécessaire ! Un bon point pour Venise 🙂

      L’absence de voiture c’est clair que c’était génial, j’ai vraiment apprécié. Et on est d’accord qu’architecturalement c’est sublime !

      Pour le coup je ne doute pas que les Vénitiens soient amoureux transis de leur ville, mais j’ai surtout ressenti au mieux de l’agacement à l’égard de ces idiots de touristes qui viennent l’encombrer… Et bon clairement on en a croisé un bon paquet qui avaient l’air de parfaits idiots on est d’accord, mais quand tu te pointes dans une petite échoppe de rue pour manger une pizza, qu’il n’y a personne et que c’est à peine si le mec te regarde quand il te parle, c’est pas super agréable. C’est clair que mi-juillet on était en pleine grosse saison, j’imagine qu’à Pâques ça doit être bien plus tranquille, que les gens doivent être plus détendus et que ça doit jouer sur l’ambiance générale.

      J’avoue du coup être partagée entre l’envie d’y retourner à une autre saison pour en avoir (peut-être) un autre aperçu, ou me dire que bah tant pis, je peux vivre avec le fait de ne pas avoir eu le coup de foudre pour Venise et plutôt retourner en Irlande 😉

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