La pilea qui a vraiment survécu à tout

Pic à plantes « J’ai survécu à tout » de Laura Coupeau

J’ai reçu cette plante d’une ancienne collègue en octobre 2019. C’était le bébé de sa propre pilea 1, qui produisait des rejetons à la pelle. Elle m’a dit (ma collègue, pas la plante) « tu verras, les pileas c’est vraiment facile, tu l’arroses une fois de temps en temps et voilà c’est tout ». Je lui ai répondu de ne surtout pas sous-estimer ma capacité à décimer les plantes vertes.

Et bien écoutez, soit j’ai moi-même sur-estimé ma capacité à décimer les plantes vertes, soit cette minus petite pilea est née avec des superpouvoirs – la deuxième option est sans doute plus probable, mais pour le bien de mon égo on admettra que les plantes ne peuvent pas avoir de superpouvoirs.

Toujours est-il que presque six ans plus tard, elle est toujours en vie.

Les premiers temps, je me suis beaucoup inquiétée pour elle, est-ce normal que les feuilles du bas tombent alors qu’elle continue d’en faire des nouvelles ? (oui) Est-ce inquiétant que les feuilles ne soient pas toujours parfaitement bien plates ? (probablement pas) Le deuxième été, elle a commencé à produire ses premiers rejets, que j’attendais avec impatience comme preuve de sa bonne santé. Imaginez ma joie: non seulement j’avais pour la première fois de ma vie réussi à garder une plante en vie plus de deux mois, mais en plus elle commençait à fabriquer de nouvelles plantes !

Pour célébrer ses trois ans, je lui ai offert un merveilleux pic à plante de la créatrice Laura Coupeau. J’ai aussi commencé à être moins consciencieuse dans les soins que je lui apportais, et à faire parfois un peu n’importe quoi. Par exemple l’arroser beaucoup trop et noyer ses pauvres racines. Pour survivre à cette épreuve, la mère a sacrifié ses enfants qui n’avaient pas encore quitté le nid – heureusement que ses deux aînées commençaient leur vie indépendante dans leur propre pot et ont donc été épargnées. Elle a néanmoins continué à produire de nouveaux rejets, qui dépérissaient systématiquement bien avant d’atteindre l’âge adulte. J’ai interrogé plusieurs personnes et le diagnostic était clair: ma piléa ne s’était jamais vraiment remise de son surrarosage. Elle continuait pourtant à pousser, et à avoir l’air de plus en plus ridicule, avec sa longue tige dégarnie et rien qui ne survive pour remplir le bas du pot.

Il était donc temps de me tourner vers des méthodes radicales. Une rapide recherche Google m’a amenée sur ce billet de blog: « Mon piléa pousse en hauteur: que faire ? ». J’apprends que la solution est très simple, il suffit de couper la tige, de la mettre dans l’eau pour qu’elle fasse de nouvelles racines, de la replanter quelques semaines plus tard et voilà le tour est joué. Heu… sérieusement ?? Après avoir demandé confirmation à un pro qui m’a affirmé que « oui oui aucun problème » sans la moindre hésitation, j’ai pris mon courage à deux mains… et pendant mes vacances de printemps, j’ai décapité ma pilea bien aimée 😱

Snap snap !
(ce sécateur a l’air un peu trop ravi du méfait qu’il vient d’accomplir)

J’ai profité de cette opération pour rempoter les deux rejets qui étaient encore en vie à ce moment-là. J’ai découvert au passage que le réseau de racines de cette plante immense était vraiment très faible, et de toute évidence insuffisant pour alimenter à la fois la mère et sa progéniture. La base de la tige et les deux bébés sont donc retournés dans leur pot avec du bon terreau tout frais et bien nutritif – dans lequel ils ont depuis été rejoints par une nouvelle petite sœur.

Revenons à ma grande plante, dont j’ai amputé la tige d’une bonne dizaine de centimètres avant de la mettre à barboter les pieds dans l’eau. Il a fallu cinq jours pour que les premières petites racines fassent leur apparition – cinq jours pendant lesquels je n’étais pas sereine du tout. Après, c’est allé plutôt vite. Au bout de trois semaines, un beau petit réseau racinaire s’était déjà développé. Au bout d’environ un mois et demi, je pense qu’elle était prête à être remise en terre. J’ai même fini par retirer une partie des racines, qui avaient poussé trop haut sur la tige.

À ce stade de l’expérience, j’avoue avoir été prise d’une grosse crise de flemme, et j’ai encore attendu trois ou quatre semaines avant de décider qu’il était grand temps de réunir tout le monde dans le même pot. Ça n’a heureusement pas eu d’impact négatif sur le développement des racines, au bout d’un moment elles ont cessé de pousser, mais ma plante n’a pas été endomagée par ce passage probablement un peu trop long dans l’eau.

L’étape du rempotage m’inquiétait un peu, car même si en hydroculture ma pilea se portait très bien, il existe un risque que les racines n’apprécient pas le passage de l’eau à la terre. J’ai donc glané les quelques conseils que j’ai pu trouver pour bien faire: du substrat « léger » (j’ai utilisé celui conseillé par un professionnel), bien drainé (j’ai mis des billes d’argile au fond du pot), arrosé de manière à ce qu’ils soit humide mais pas détrempé… et j’ai attendu en croisant les doigts et en priant les divinités des plantes.

Presque un mois plus tard, la cohabitation semble bien se passer: les bébés continuent de très bien se porter, et la mère a recommencé à faire des nouvelles feuilles. Je pense donc pouvoir conclure que ma piléa a bel et bien survécu à tout – y compris la décapitation !

  1. Internet m’informe qu’on est censé dire un pilea, mais ça sonne mal, je refuse donc catégoriquement cette information. ↩︎

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