
J’ai toujours aimé récolter des feuilles et des fleurs, au gré de mes balades, pour les faire sécher. Quand j’étais toute jeune ado, j’ai dû créer un herbier dans le cadre d’un cours de biologie et ce devoir m’avait passionnée – il me revient d’ailleurs un vague souvenir d’avoir fait ça avec ma grand-maman, qui était en vacances chez nous à ce moment-là et avait pris cette activité très au sérieux.
Pendant des années, j’ai collectionné ces petits trésors sans objectif parcticulier. Je m’en servais parfois comme décoration saisonnière, ou comme souvenirs dans des journaux ou carnets de voyages. Le plus souvent, je les oubliais après les avoir glissés au milieu de piles de gros livres et de bande-dessinées, et je les retrouvais des mois (voire davantage) plus tard.
Et puis il y a 5 ans, la découverte du cyanotype a donné un excellent prétexte à mes récoltes de fougères, de branches de surreau ou de « géranium herbe à Robert » (merci PlantNet). À ce moment-là, le système de séchage « au milieu de piles de gros bouquins » a commencé à montrer ses limites (comprendre: il y avait des plantes en train de sécher partout dans mes bibliothèques, je ne savais plus ce que j’avais mis où, bref c’était pas pratique). La solution à ce problème m’est apparue sur Instagram, dans une publication d’une créatrice de cyanotypes où on appercevait sa presse à végétaux.
Quelques recherches sur Google et Pinterest plus tard, j’ai décidé que même si je ne suis pas une experte du do it yourself, il n’était à priori pas trop ambitieux d’envisager de fabriquer ma presse moi-même. En dehors de la perceuse que je possédais déjà, la liste de matériel nécessaire était plutôt réduite:
- Une planche en bois épaisse, assez lourde parce que bon on veut faire une presse, et suffisamment grande pour y découper deux carrés de 30 × 30 cm (je voulais que ma presse soit un peu plus grande qu’un format de papier A4).
- 4 longues vis
- 4 écrous à ailettes et 8 rondelles avec un diamètre adapté aux vis
- Facultatif: des panneaux MDF fins, découpés à un format qui permet de les placer entre les vis de la presse. Je m’en sers comme intercalaires lorsque j’ai beaucoup de plantes à faire sécher en même temps.

J’ai fait découper ma planche aux bonnes dimensions directement au magasin de bricolage où je l’ai achetée. J’ai donc récupéré deux carrés de 30 × 30 cm, dans lesquels j’ai percé 4 trous, un dans chaque angle, dont le diamètre correspond à celui des vis. Un coup de ponçage sur les bords et les arrêtes, et voilà, c’est déjà terminé.
Pour être sûre que les trous des deux planches se superposent bien et qu’il n’y ait pas de décalage, je les ai posées l’une sur l’autre et maintenues avec des serre-joints pour les percer ensemble. Comme ma presse est généralement rangée à même le sol et que je préfère éviter de rayer le parquet, j’ai ajouté des patins de protection en feutre sous les vis.
Lorsque je veux faire sécher des végétaux, je les place entre des feuilles de papier journal et d’essuie-tout, qui absorberont l’humidité des plantes, qui puis je referme la presse en serrant bien les écrous. Il m’arrive parfois d’ajouter du poids au centre de la presse avec un ou deux gros livres. Au bout de quelques jours, je vérifie s’il faut changer le papier, afin d’éviter l’apparition de moisissures.
Il me restait un problème à résoudre: comment garder les plantes que je cueille lors de mes balades en bon état jusqu’à ce que je rentre chez moi ? Certaines sont en effet fragiles, et commencent à faner dès le moment où elles sont cueillies. Il suffit parfois d’envelopper leurs tiges dans un mouchoir imbibé d’eau, mais ça ne fonctionne pas toujours et surtout ça ne prolonge pas indéfiniment leur durée de vie. La solution la plus efficace que j’ai trouvée, c’est de mettre la plante sous presse le plus vite possible après l’avoir récoltée. Comme je ne vais pas trimballer ma grosse presse en bois massif avec moi quand je pars me promener en forêt, j’utilise les plaques de MDF qui me sevent d’intercalaires, que je maintiens bien serrées entre elles avec des gros élastiques. Et voilà une presse portable pratique à transporter ! J’en ai même deux toutes petites que je peux glisser dans n’importe quel sac.

Prochaines étapes: on range les jolies plantes séchées bien à l’abri dans des pochettes en plastique, et évidemment on profite du soleil estival pour faire des cyanotypes ! (ou pas car il fait 800 degrés et que j’ai une lampe UV qui m’évite d’aller suffoquer dehors)