Catherine Dufour est ingénieure en informatique et autrice de science-fiction. Dans l’introduction de son Guide des métiers, elle explique que l’idée de ce livre lui est venue en feuilletant un catalogue de jouets aux pages bien genrées: du rose, des bébés, des robes de princesse et des kits de parfaite petite ménagère pour les filles; du bleu, des voitures, des superhéros et des kits du parfait petit chimiste pour les garçons.
Le marketing genré à l’attention des enfants m’attriste profondément. Surtout quand, dans un magasin de jouets, j’entends un parent dire à son enfant que « non, tu ne peux pas jouer avec ça, c’est pour les garçons » – et plus rarement « c’est pour les filles ». A cet âge-là (et à tous les âges d’ailleurs), on devrait pouvoir se rêver dans n’importe quel rôle, mais la société se charge bien vite de nous enseigner qu’il y a des activités convenables pour une fille et d’autre qu’ils vaut mieux laisser aux garçons.
Catherine Dufour a donc sélectionné 48 métiers qui se démarquent des activités habituellement proposées aux petites filles, et a écrit pour chacun d’eux le portrait d’une femme pionnière, et d’une femme qui le pratique aujourd’hui. On y trouve des aventurières intrépides, des agents secrets, des ingénieures, des inventrices et autres grandes scientifiques, des militantes, des génies, des rebelles, des artistes… Des femmes aux profils hyper variés et issues de différentes classes sociales, qui ont toutes en commun l’envie de faire ce qui leur plaît et de se donner les moyens d’y parvenir.
Ce Guide des métiers est à la fois très drôle et très instructif. J’ai notamment beaucoup appris sur l’importance des femmes dans les sciences et les inventions de ces derniers siècles, domaines dans lesquels leur rôle est bien souvent minimisé voire oublié. Je n’avais par exemple jamais entendu parler d’Ada Lovelace, qui a écrit en 1843 le tout premier algorithme et ainsi posé les bases de la programmation informatique; ni d’Hedy Lamarr, actrice hollywoodienne et mathématicienne qui a développé dans les années 40 un système de transmission de données encore utilisé aujourd’hui dans des technologies telles que le Bluetooth et le Wi-Fi. Et vu mon domaine professionnel, je peux vous dire que ça me fait bien plaisir de savoir ça !
6 commentaires
Charlie
J’ai tellement envie de le lire, celui-ci ! Merci pour la découverte !
Aline
J’espère que ça te plaira !
Dufour
Merci… J’adore vos légos.
Aline
Merci à vous pour ce livre génial ! (et pour votre commentaire 🙂 )
skai
J’ai hâte de le lire !
anecdote perso, j’ai été très surpris il y a quelques semaines quand mon propre fils (4 ans) dans un magasin de jouets, m’a dit alors qu’on traînait dans un rayon : « ah mais non ça c’est pour les filles ».
… alors que ça ne vient ni de sa mère ni moi.
Je lui ai dit que non, que si il voulait voir et jouer avec il pouvait, et … qui donc t’a expliqué ça ?
ben c’est à l’école.
Aline
C’est très triste que l’école perpétue encore à ce point ces vieux stéréotypes genrés… Ce sont des idées tellement ancrées dans la tête de la plupart des gens, ça demande de vrais efforts pour s’en défaire, y compris pour les instituteurs. Il y a un ou deux ans, ma sœur, future enseignante, disait trouver très bien les Lego « pour filles », parce que d’après elle les Lego « normaux » c’est pour les garçons. Heureusement depuis je crois que son avis sur la question est en train d’évoluer 🙂
En tout cas votre fils a de la chance d’avoir des parents qui lui expliquent qu’il peut tout à fait jouer avec des jouets considérés « pour les filles » s’il en a envie !
Merci pour votre commentaire 🙂