
Au printemps 2024, j’ai vu passer cette pieuvre crochetée sur Instagram pendant des semaines. Le patron de « Anchor the Octopus » semblait très populaire à ce moment-là, et plus je cliquais pour admirer ses nombreux représentants, plus l’algorithme me proposait de publications similaires, jusqu’à ce que ma page « Découvrir » en soit remplie (c’était merveilleux).
Il se trouve que les pieuvres me fascinent et que j’avais justement une pelote de fil « chenille » à tester. J’ai donc eu envie de tenter le coup, sans savoir que j’allais développer une très légère monomanie pour ce patron.
Anecdote n°1: pendant longtemps, j’ai cru que les pieuvres n’existaient pas vraiment, que c’était une espèce d’animal mythologique. Ça a donné lieu à une discussion parfaitement absurde il y a quelques années avec mon compagnon qui m’affirmait que « mais évidemment que les pieuvres existent enfin qu’est-ce que tu racontes ?!?!??! » sans que je ne sois très convaincue 😅
Je pense qu’il a fallu que je voie le documentaire « My Octopus Teacher » pour finir par croire vraiment en l’existence de ces animaux fascinants et extraordinaires (et objectivement si bizarres qu’il semble raisonnable de les confondre avec des bestioles mythologiques).
Il s’agissait de mon premier projet avec ce type de fil, réputé plus difficile à travailler que le coton que j’utilise habituellement. Sauf que, je n’ai pas débuté avec n’importe quel fil chenille, mais celui de la gamme Creative Chenillove que la marque Rico Design venait de lancer et qu’ils qualifient modestement de « The best chenille ever ». Et après avoir testé d’autres marques, il faut reconnaître que ce n’est pas de la prétention de leur part; le fil Chenillove est en effet beaucoup plus résistant et se désagrège moins que ses condurrents, ce qui le rend plus facile à crocheter et n’oblige pas à sortir l’aspiratieur après chaque session de crochet. J’ai pu sans problème défaire quelques rangs ou coudre les différentes pièces entre elles sans trop l’abîmer, et même faire un cercle magique 1, ce qui nécessite habituellement d’avoir recours à des ruses élaborées 2.
Les premières tentacules m’ont quand même arraché quelques grognements de frustration, principalement car les mailles sont moins visibles à cause du côté pelucheux et qu’on a donc vite fait d’en sauter une. Mais il fallait juste prendre le coup de main – et ne pas avoir peur d’utiliser beaucoup de marqueurs de mailles pour m’y retrouver plus facilement, comme en atteste la troisième photo ci-dessous.



Anecdote n°2: c’est quoi la différence entre une pieuvre et un poulpe ? Est-ce que ce sont deux espèces cousines d’octopus ? (non) Est-ce que « poulpe » est le terme utilisé dans le domaine culinaire ? (pourquoi est-ce que les gens mangent des pieuvres sérieux ??) 3 .
Poulpe est utilisé depuis plus longtemps, vient du grec et signifie « plusieurs pieds », rien de très original donc. Pieuvre en revanche a une origine plus intéressante: il s’agit d’un mot d’origine normande, qui a été popularisé par Victor Hugo dans son livre « Les travailleurs de la mer », dont l’intrigue se déroule sur l’île de Guernesey. Après la publication du roman, en 1866, l’utilisation du mot « pieuvre » supplante progressivement celle de « poulpe ». Il est aujoud’hui principalement utilisé pour désigner l’animal vivant, tandis que « poulpe » serait bel et bien privilégié en cuisine (vraiment est-ce qu’on ne pourrait pas foutre la paix aux animaux et plutôt manger des pois chiches ?)
Après avoir terminé ma première pieuvre, que j’ai baptisée Octavia car c’est très important de donner des prénoms stylés aux peluches crochetées, j’ai été confrontée à un problème: aucun autre patron ne me faisait envie, je voulais juste continuer sur ma lancée. C’est donc ce que j’ai fait. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Arrivée à la pieuvre numéro 3, je commençais à maitriser le patron et j’ai eu envie de tester le fil Toucan de la marque Hobbii, dont j’avais commandé quelques pelotes aux couleurs bien flashouilles (ce qui n’existait pas dans la gamme Chenillove à ce moment là, heureusement ils se sont ratrappés depuis). Je l’ai trouvé plutôt agréable à utiliser, mais heureusement qu’il n’a pas été le premier fil chenille à passer sous mon crochet: il s’abîme si vite que c’est presque impossible de défaire ne serait-ce que quelques mailles, les coutures sont très compliquées, et le cercle magique il vaut mieux ne pas trop y songer. MAIS je trouve le rendu presque plus doux qu’avec le Chenillove, plus régulier aussi car les mailles sont mieux définies.



Au centre de la photo de famille ci-dessous, la pieuvre n°3, baptisée Hank 4, que j’ai offerte au fils de mon amie M. pour son dixième anniversaire. J’étais très émue de lui faire ce cadeau: il y a 10 ans, c’est à l’occasion de sa naissance que j’ai réalisé mon tout premier amigurumi. Le jour même, Hank nous a accompagné pour une sortie culturelle, et semble recevoir beaucoup d’amour de la part du jeune humain qui l’a adopté 🥰





- La preuve en vidéo dans ce réel de ma copine Stéphanie, qui a également publié un comparatif détaillé entre trois gammes de fil chenille qu’elle vend sur sa boutique en ligne. ↩︎
- Par exemple de doubler le fil chenille avec un fil de coton, technique que j’utilise avec les autes marques. ↩︎
- Pourquoi est-ce que les gens mangent n’importe quel animal alors que le tofu existe, mais ceci est un autre débat ↩︎
- Si vous n’avez pas la ref, il est grand temps de regarder « Le Monde de Dory », c’est un ordre pas une suggestion. ↩︎