Berlin alternatif: balade dans le quartier de Kreuzberg

Notre deuxième jour à Berlin commence par un tour dans le centre historique, afin de compléter ma découverte des lieux incontournables de l’histoire berlinoise. Mais l’agitation du centre me fait rapidement ressentir le besoin d’un peu de calme, alors nous sautons dans le métro pour nous éloigner de la foule des touristes.

Direction Kreuzberg, un ancien quartier pauvre de Berlin-Ouest considéré aujourd’hui comme un des plus alternatifs, où les squats légalisés, les espaces communautaires et les initiatives solidaires et utopistes tentent de résister à la gentrification qui menace les quartiers populaires de la ville.

Pour cette balade, nous avons suivi le début d’un itinéraire proposé par le très chouette livre Berlin: l’autre guide d’Elodie Benchereau, qui a souvent servi les explorations berlinoises de ma sœur lors des quelques mois qu’elle y a passé.

Nous sortons du métro sur la Moritzplatz, où se dresse le bâtiment de Planet Modulor, un espace dédié à la création qui réunit des ateliers et studios de créateurs et d’artisans et des petites entreprises actives dans des domaines tels que l’impression, la fabrication de mobilier ou de systèmes audio. On y trouve aussi un immense magasin qui vend des fournitures d’art, de bureau, de loisirs créatifs… Nous n’avons malheureusement pas eu la possibilité de nous y rendre car il s’agissait d’un jour férié, celui de la fête nationale qui commémore la réunification de l’Allemagne.

De l’autre côté de la rue se trouve un grand potager urbain, le Prinzessinnengarten. Installé sur un terrain autrefois situé dans le no man’s land du mur et laissé à l’abandon pendant cinquante ans, cet espace social, communautaire et écolo permet aux habitants du quartier de se retrouver pour cultiver et récolter légumes et herbes aromatiques.

Le jardin dispose également d’un petit café-restaurant, où on peut manger des plats bio préparés principalement avec les produits cultivés sur place.

Nous reprenons notre balade le long de l’Oranienstraße, une des rues principales du quartier qui le traverse sur plus de deux kilomètres. On croise de nombreux restaurants, bars et cafés, les boites de nuit punks et les espaces militants y côtoient cafés végétariens et échoppes turques – la communauté Turque est très importante à Kreuzberg, et c’est d’ailleurs ici que le kebab a été inventé.

Cette partie de Kreuzberg abrite également un grand nombre de projets culturels et sociaux, qui se sont développés à partir des années 80 en profitant de la grande quantité de bâtiments abandonnés après la guerre.  On y trouve des espaces de coworking destinés travailleurs indépendants – qui sont très nombreux à Berlin, des projets d’habitation autogérés, des librairies politiques militantes, des espaces féministes et culturels.