Randonnées sur la montagne de Granges

C’est au hasard d’une conversation avec le gérant d’un petit commerce biennois que nous entendons parler pour la première fois du Grenchenberg, qu’on nous vend alors comme « le Creux-du-Van du canton de Soleure ».

Surplombant la petite ville de Granges, la montagne du même nom fait partie des premiers reliefs du massif du Jura. Depuis le sommet de ses falaises, on profite d’une vue panoramique sur le Plateau suisse 1: par beau temps on distingue au loin les Préalpes bernoises, certains sommets du Jura dont le Chasseral, reconnaissable à son iconique antenne de télécommunications, ainsi que les trois lacs de Bienne, Neuchâtel et Morat – comme c’est le cas sur la photo ci-dessous.

Et lorsque la plaine est noyée sous le brouillard, c’est un autre type de décor que nous pouvons contempler depuis les hauteurs, avec uniquement la silhouette dentelée des Alpes qui s’élève au-dessus de la mer de coton.

Nous nous sommes rendus sur la Montagne de Granges pour la première fois en septembre 2020, et y sommes retournés à deux reprises depuis. Je partage donc ici deux idées d’itinéraires, ainsi que les photos prises lors de ces trois balades, à des saisons différentes.

Dans les trois cas, nous avons choisi de louer une voiture pour nous y rendre, car l’accès en transports en commun n’est vraiment pas pratique. Depuis la gare de Granges, une ligne de bus permet bien de rejoindre le restaurant Untergrenchenberg, situé à environ un kilomètre des falaises, mais elle est malheureusement très mal desservie, surtout en dehors des périodes de vacances scolaires où les bus circulent uniquement le week-end.

Si on souhaite éviter la voiture, il est également possible de grimper jusqu’aux falaises du Grenchenberg à pieds. Il faudra alors compter environ 6.50 km depuis le centre-ville, et plus de 900 mètres de dénivelé positif, pour rejoindre les falaises.

Pendant nos vacances de mai, nous profitons d’un jour garanti sans pluie par MétéoSuisse pour tenter une boucle qui part de Untergrenchenberg, longe le bas des falaises sur environ 4 km, avant de grimper sur la crête. La réalité sera un peu différente – mais la balade très belle quand même, ouf.

Au départ, tout va bien. Nous traversons tantôt des pâturages parsemés de fleurs, tantôt sur des sentiers forestiers. L’air est frais pour un mois de mai, le sol humide. Nous ne croisons que de rares autres promeneurs.

À l’abri des sapin, nous avons la surprise de découvrir de vastes parterres d’ail des ours qui n’a pas encore fleuri.

Nous progressons sans mal jusqu’à ce que nous parvenions au pied du « chemin » sensé nous permettre de remonter; nous avons alors la mauvaise surprise de constater qu’il n’est pas du tout praticable, en particulier à cause de la grande quantité de pluie tombée les jours précédents, qui a rendu le sol humide et boueux.

Le fait qu’il ne soit pas indiqué sur les cartes de SuisseMobile et Swisstopo comme chemin de randonnée officiel aurait en réalité dû nous mettre la puce à l’oreille, même avec des conditions météorologiques « normales », je ne me serais personnellement pas risquée sur ce sentier très raide et pas du tout entretenu.

Nous revenons donc sur nos pas, jusqu’au départ d’un chemin en zigzag que nous avions repéré un peu plus tôt et qui s’avère au moins être un itinéraire de randonnée officiel.

Randonnée dans la forêt au pied des falaises du Grenchenberg Randonnée dans la forêt au pied des falaises du Grenchenberg Randonnée dans la forêt au pied des falaises du Grenchenberg

Les premières centaines de mètres sont très agréables, c’est un peu raide mais le chemin est large et ne présente pas de difficulté particulière. Nous grimpons à travers un coin de forêt qui a des air de bois enchanté, avec ses vieilles souches recouvertes de mousse et ses parterres d’ail des ours.

Sur la fin, la montée se fait toutefois plus difficile: la terre humide glisse sous nos chaussures, le sentier devient plus étroit, les virages plus serrés. La fatigue joue aussi, je commence à avoir mal aux jambes et ma condition physique très limitée se fait sentir.

Nous finissons toutefois par parvenir au sommet des falaises, et bon, une fois là-haut, la vue qui s’offre à nous vaut bien les efforts consentis pour y arriver.

Quelques mois plus tard, retour sur la Montagne de Granges pour un itinéraire plus court et moins difficile physiquement. Nous garons cette fois-ci la voiture à proximité du restaurant Obergrenchenberg, situé juste au-dessus du début des falaises, un peu plus loin sur la route que Untergrenchenberg.

Nous commençons par longer la crête pendant environ un kilomètre et demi, avant d’emprunter un petit chemin qui redescend sur une centaine de mètres. Ce jour là, la terre et les rochers humides à cause des averses de la veille rendent le sentier un peu glissant, mais en temps normal je pense que la descente est assez facile.

On revient ensuite à notre point de départ en traversant un paysage on ne peut plus helvétique, entre les reliefs boisés du Jura et les pâturages où nous sommes rejoints par un troupeau de vaches.

Infos pratiques et itinéraires

Itinéraire n°1: départ du restaurant Untergrenchenberg, 8km avec 450m de dénivelé positif et négatif. Le chemin en-dessous des falaises ne présente pas de difficulté. Montée sur un chemin en zig zag un peu raide pour atteindre le haut des falaises.

Itinéraire n°2: départ du restaurant Obergrenchenberg, 2.6 km avec peu de dénivelé. Chemin facile mais parfois proche du bord des falaises. Descente un peu raide sur une centaine de mètres.

Itinéraire n°3 (non testé): boucle avec départ et arrivée au restaurant Obergrenchenberg. 13 km avec 640 m de dénivelé positif et 634 m de dénivelé négatif.

Accès: en transports publiques, depuis la gare de Granges Sud, ligne de bus n°38 en direction de Unterer Grenchenberg. Quatre bus par jour (dans les deux sens) le samedi et le dimanche, quelques bus supplémentaires en semaine pendant les périodes de vacances scolaires.

En voiture, possibilité de se garer à proximité des restaurants Untergrenchenberg et Obergrenchenberg.

Notes et références

  1. C’est à dire la zone non-montagneuse du pays, qui correspond à 30% du territoire et est située entre le Jura et les Alpes. (merci Wikipédia)

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