Je prends enfin le temps de partager mes petites tranches de vie du printemps dernier, alors que l’été tire déjà – enfin – à sa fin et que les souvenirs s’estompent un peu.
À cette impression de flou, s’ajoute la difficulté de reprendre la plume après une période plus ou moins longue loin du blog, d’autant plus en ce moment où ma motivation semble à nouveau s’être égarée dans une interminable partie de cache-cache.
Ce billet s’annonce donc un peu décousu, mais il y aura plein de photos de petites fleurs.
Merci d’avance pour votre indulgence ♥︎
Comme chaque printemps, j’ai donc photographié beaucoup – beaucoup – de petites fleurs; celles du prunus de nos voisins et du cerisier de ma grand-maman; celles des parcs et des places de ma ville, qu’elles soient plantées là par des humains ou qu’elles se fraient par leurs propres moyens un chemin au milieu du béton; celles qui qui émergent parmi la végétation des sous-bois.
Je ne m’en lasse jamais, observer la nature qui s’éveille à la sortie de l’hiver fait toujours partie de mes plus grandes joies. Et cette année peut-être un peu plus qu’une autre, après avoir passé plusieurs semaines coincée chez moi par les douleurs liées à mon orteil cassé en janvier. Le retour des jours plus lumineux et le fait de pouvoir recommencer à sortir m’a donné l’impression de revivre (je sais que j’ai l’air d’en faire des caisses avec cette histoire d’orteil, je ne soupçonnais à vrai dire pas moi-même qu’une blessure si bête et anodine aurait un tel effet négatif sur ma santé mentale).
En mars-avril, quand il faisait encore beau mais frais, nous nous sommes parfois offert une longue pause dans nos journées de télétravail pour casser la routine, passer à la boulangerie, et combiner notre repas de midi avec une longue promenade.
Et puis, le vendredi soir, profiter des soirées qui s’allongent pour préparer un pique-nique, ou passer chercher un burger végétalien, et aller déguster notre repas au bord du lac, presque les pieds dans l’eau.
Le retour d’un de nos petits rituels préférés: les petits déjeuners du samedi à la vieille ville, sous une forme un peu différente à avant la pandémie, mais écoutez c’est très bien aussi et à ce stade n’importe quel semblant de « normalité » me semble miraculeux – et alors ces croissants au chocolat végétaliens, quelles merveilles.
Un soir, à la nuit tombée, nous partons explorer les alentours du lac de Bienne où était organisée une exposition d’art contemporain lumineux. J’ai réalisé qu’il s’agissait de ma première activité culturelle depuis plus d’un an, et je crois que je ne me rendais pas bien compte à quel point ça me manquait.
C’était tantôt poétique, tantôt drôle, tantôt incompréhensible à moins de lire la note d’intention de quatre pages des artistes – et encore. Je garde ce vieux réflexe 100% nul de mes cours en école d’arts, qui me pousse à toujours chercher le concept alambiqué derrière toute œuvre un peu contemporaine. Toutes ces années après, ça me demande un certain effort d’apprendre à arrêter de vouloir tout comprendre et analyser, et de réussir à juste apprécier une œuvre pour son esthétisme, les émotions et les réflexions qu’elle provoque.
Parfois, ça n’a rien à voir avec l’intention de l’artiste, et c’est ok.
Parfois on passe à côté d’un truc de génie, avec une signification et une symbolique qui nous échappent complètement, parce qu’on n’a pas les codes et les références nécessaires. Et c’est ok aussi.
Par exemple, ces méduses-parapluies, accrochées au plafond d’un entrepôt ouvert converti en bar / espace d’exposition, qui semblaient flotter au-dessus des gens réunis autour d’un vin chaud. Je n’ai pas la moindre idée si elles avaient une autre vocation que leur beauté et l’onirisme qui se dégageait de cette installation. Tout ce que je sais, c’est que j’ai passé plusieurs minutes le nez en l’air, totalement captivée. C’était beau, et doux, et apaisant.
Message envoyé à mon amie AL, ce soir-là: « J’ai retrouvé les pixels !!! ». Réminiscence de ma toute première Fête des Lumières lyonnaise, en décembre 2007. Des cubes lumineux et colorés étaient installés sur les rives du Rhône, et d’après la légende (c’est à dire une discussion entre deux types random), les artistes auraient expliqué qu’ils représentaient un écran géant éclaté. Des pixels, donc.
J’avais adoré cette installation, et ça m’a beaucoup amusée de découvrir cet alignement de cubes lumineux, qui y ressemblaient beaucoup, au bord de la Thielle. Ça ne semblait en revanche pas rattaché au reste de l’exposition et je n’ai réussi à trouver aucune information sur qui en étaient les auteur‧ices – impossible donc de savoir si ces cubes avaient un lien ou non avec les « pixels » lyonnais.
Changement d’ambiance. Un samedi de fin avril, nous profitons du soleil encore doux pour aller faire un tour au Terrain Gurzelen, cet ancien stade de foot reconverti en lieu d’expérimentation sociale et culturelle et en zone d’agriculture urbaine.
Ce jour-là, un vieux tracteur semait des rangées de pois chiches (bientôt: le houmous aux pois chiches ultra locaux 😍), une équipe de tournage s’activait autour d’une voiture décapotable (on n’a jamais su ce qu’iels filmaient), des ados enchaînaient les figures sur les rampes d’un skate park, quelques personnes s’occupaient de leur coin de potager.
Il se dégage toujours de ce lieu une belle énergie créative et alternative, et j’aime énormément voir les différents projets qui s’y développent ♥︎
En parlant de potager, j’hésitais sérieusement à retenter le coup cette année, considérant que j’ai un peu atteint les limites de mon expérimentation de cultures de balcon. L’année passée, après avoir bichonné mes petits plants tout le printemps et tout l’été, j’ai fait la récolte astronomique d’exactement: deux tomates minuscules, un poivron, une petite poignée de tomates cerises, un petit bouquet de persil, zéro courgettes. Les plants poussaient bien, produisaient de belles feuilles et de nombreuses fleurs, mais niveau légumes c’était le néant. J’ignore s’ils reçoivent assez de soleil sur mon balcon entouré d’arbres, s’il y a suffisamment de pollinisateurs, si je m’y prends mal d’une manière ou d’une autre. Certains plants ont été mangés par des chenilles en l’espace de deux jours; d’autres ont été infestés d’acariens.
Mon but n’a jamais vraiment été de produire de quoi me nourrir, mais plutôt de comprendre comment ça fonctionne, de me faire une idée du travail qu’il y a derrière les légumes que je consomme. Ce n’était donc pas bien grave, mais un peu frustrant quand même.
Ce printemps, j’étais plus ou moins décidée à ne semer que des fleurs, jusqu’à une discussion avec ma marraine qui m’a motivée à refaire des semis à destination de son potager à elle. Les petites plantes sont parties s’y installer à la fin du printemps, et j’ai planté celles qui me restaient sur le balcon, un peu tardivement, au début d’un été humide et peu ensoleillé, sans attente particulière. Et comme la nature n’en fait qu’à sa tête, tout ça a poussé de manière impressionnante et il n’est actuellement pas impossible que je ramasse quelques légumes avant l’automne.
Autre drôle d’exemple de « la nature fait bien ce qu’elle veut »: l’année dernière, juste avant le premier confinement, j’ai installé sur le balcon une jardinière en bois dans laquelle rien n’a survécu. Les graines de salade que j’ai semées n’ont jamais levé, les plants de basilic et d’origan ont dépéri. Et puis cette année, à la toute fin de l’hiver, des petites pousses ont émergé de la terre encore recouverte par la dernière neige.
J’ai tout laissé là, curieuse de voir ce qui allait pousser si je laissais la nature se débrouiller sans que je ne m’en mêle. Au fil des semaines, j’ai vu grandir dans ma jardinière autogérée les salades qui n’avaient rien voulu savoir l’année précédente, des céréales issues d’épis contenus dans la paille qui recouvrait la surface du terreau, ainsi qu’une plante mystérieuse qui ne correspondait à rien de ce que j’avais planté ou semé à aucun endroit du balcon – qui s’est finalement révélé être une variété de camomille arrivée là nul ne sait comment.
Au printemps, il y a aussi eu plein de balades, dès qu’on en avait l’occasion; en forêt, en ville, au bord du lac. Me remettre en mouvement, parfois laisser nos pas nous guider un peu au hasard, l’occasion de découvrir des paysages encore inconnus dans notre région et des coins mignons de notre ville, où la vie nous semble toujours si agréable après bientôt six ans.
Et bien sûr, des chats mignons et des jolies plantes d’intérieur ♥︎
2 commentaires
Laurelas
Chouettes morceaux de printemps (j’aime tellement prendre en photo les fleurs à la sortie de l’hiver aussi, un de mes grands plaisirs :))
(par contre ton article s’est comme dédoublé, je sais pas si tu as vu !)
Aline
Merci beaucoup Yasmine pour ton petit mot, et yay pour les photos printanières de petites fleurs ! *o*
(et pas yay pour les bugs bizarres ^^’)