Le Laténium, parc et musée d’archéologie de Neuchâtel

Parmi mes balades fétiches autour de Neuchâtel, il y en a une que je pense avoir proposée à tous mes amis qui venaient découvrir la région: longer le lac à pieds depuis le centre ville jusqu’au Laténium, le musée d’archéologie cantonal.

Le Laténium doit son nom à la Tène, un village situé à une dizaine de kilomètres de Neuchâtel; au milieu du 19e siècle, un important site archéologique y a été révélé grâce à l’abaissement du niveau du lac provoqué par la correction des eaux du Jura. Des centaines d’objets et de vestiges archéologiques y ont été découverts, après avoir passé plusieurs millénaires enfouis dans l’eau et la vase, et ont confirmé la présence de tribus celtiques dans la région il y a 2500 ans. L’importance des découvertes faites à la Tène est telle que le site a donné son nom au second âge du fer.

Le Laténium a été inauguré en 2001 (20 ans après que la demande de construction d’un musée d’archéologie cantonal ait été déposée au parlement neuchâtelois), mais je n’ai découvert son exposition permanente pour la première fois qu’en 2012 ou 2013. Jusque là, je m’étais toujours contentée d’explorer le magnifique parc extérieur, dont l’accès est libre et gratuit, et qui constitue déjà une visite très intéressante: on peut y découvrir un dolmen et un menhir datant du néolithique, les reconstitutions d’une maison et d’un village lacustres d’il y a 3000 ans, ou encore un bassin surélevé au niveau du lac avant son abaissement au 19e siècle. Le tout dans un cadre magnifique, les pieds presque dans l’eau, et avec la vue sur les Alpes, loin de l’autre côté du lac, lorsque le ciel est dégagé.

Pour ceux qui s’intéressent à l’architecture, le bâtiment qui abrite le musée vaut également le coup d’œil: construit entièrement en béton, il est recouvert de petites lattes de bois non traité dont la couleur et l’aspect évoluent au fil du temps.

A l’intérieur, l’exposition permanente, intitulée « Hier… Entre Méditerranée et Mer du Nord » retrace l’histoire de la région neuchâteloise sur plusieurs millénaires, du Moyen-Âge à la période glaciaire. On traverse les époques grâce à des espaces dédiés qui nous offrent un aperçu de la vie de nos ancêtres gallo-romains, celtes ou préhistoriques grâce à des objets de la vie quotidienne – monnaies, bijoux, vaisselle, des armes, des outils servant à travailler les matières premières ou des maquettes d’habitations.

Le musée s’intéresse également aux habitudes de navigation des peuples qui ont vécu dans la région. Il présente les fouilles effectuées dans les eaux du lac, qui ont permis de découvrir des pirogues préhistoriques ou un impressionnant chaland gallo-romain, dont l’épave longue de 20 mètres constitue la plus grande pièce du Laténium.

Je ne suis pas spécialement férue d’histoire (et surtout je n’y connais pas grand chose), mais un impressionnant travail a été effectué pour rendre la visite accessible, ludique et pédagogique. A chaque visite, j’observe ces objets avec un mélange de fascination et d’amusement, et je me prends au jeu d’imaginer la vie telle qu’elle pouvait être il y a 500 ou 1500 ans.