Pour la suite de notre escapade bretonne, nous avons mis le cap vers le nord et passé une nuit dans les environs de Cap Fréhel.
Après avoir quitté Rennes de bonne heure, découvert la Maison Sculptée le matin et visité Bécherel l’après-midi, nous arrivons enfin au bord de la mer en fin de journée. Le temps de déposer nos affaires dans notre charmant Bed & Breakfast, nous embarquons notre pique nique que nous allons savourer sur une petite plage, face à la Manche. Nous n’y croisons pas grand monde, quelques courageux tentent la baignade mais ne s’attardent pas bien longtemps – la propriétaire du Bed & Breakfast nous a dit un peu plus tôt qu’au plus chaud de cet été caniculaire, la température de l’eau n’avait pas dépassé les 20 degrés.
Pour notre part, c’est emmitouflés dans pulls et vestes coupe-vent que nous mangeons notre salade de pâtes et nos chips, tandis que la lumière déclinante du soleil teinte le sable de belles nuances dorées.
Fort La Latte
Le lendemain, nous décidons de nous attarder un peu dans le coin avant de prendre la route pour la presqu’île de Crozon, où nous passerons les cinq jours suivants. Nous commençons par nous rendre au fort de la Latte, une forteresse du 14e siècle classée monument historique.
Le lieu étant assez touristique, nous nous félicitons de nous y être rendu assez tôt; lorsque nous arrivons, aux alentours de 10h, il y a déjà du monde mais ça reste très raisonnable et nous pouvons visiter tranquillement, sans avoir l’impression de se marcher sur les pieds. D’une oreille, nous écoutons un guide en costume d’époque évoquer les conflits qui opposaient jadis les Bretons à environ tous leurs voisins plus ou moins directs (Normands, Anglais, autres Bretons) ainsi que les techniques de guerres utilisées pour repousser les ennemis ou les dissuader d’attaquer. Je rejoins toutefois assez vite l’avis d’une petite fille croisée parmi les visiteurs, qui trouve ça plutôt bof, toutes ces histoires de canons, d’ébouillantages et de boulets rouges. Nous préférons donc visiter les lieux à notre guise, ce qui est tout à fait possible: les ruines du fort ont été admirablement restaurées et sont passionnantes à explorer, même sans la totalité des détails historiques.
Fort la Latte
22240 Plévenon
Tarif (adulte): 5.70€
Une fois rendu obsolète par l’évolution des techniques militaires, au début du 19e siècle, le fort est d’abord laissé à l’abandon puis passe entre les mains de plusieurs propriétaires privés. En 1925, il reçoit la classification de Monument Historique alors qu’il est en grande partie tombé en ruines. D’importants travaux de restauration seront entrepris quelques années plus tard, afin d’en faire un lieu accessible au public. Il s’agit aujourd’hui du deuxième château le plus visité de Bretagne.
Depuis son ouverture au public, le fort a servi de lieu de tournage à une quinzaine de films, qui ont contribué à sa célébrité mais également à financer les travaux de restauration et d’entretien. Un festival médiéval y est également organisé chaque année, depuis une dizaine d’années, dans le courant du mois d’août. On peut y assister à des spectacles de magie, de musique traditionnelle, ou à des tournois de chevalerie.
Cap Fréhel
Nous continuons avec une brève balade le long des falaises de la pointe de Cap Fréhel. Un autre lieu plutôt prisé des touristes, comme en attestent les nombreuses voitures garées dans le parking à côté du phare. Et pourtant, une fois assise sur les rochers, les yeux tournés vers la Manche, nous aurions aussi bien pu être seul·es au monde. Je ressens toujours quelque chose de très particulier et de difficile à décrire, lorsque je me trouve face à la mer ou à l’océan. Ce n’est d’ailleurs sûrement pas pour rien que la plupart de nos destinations de vacances nous conduisent au bord de l’eau. Le bruit des vagues, les cris des goélands, l’odeur iodée… j’y trouve une certaine sérénité, un sentiment de calme qui m’enveloppe, apaise mon anxiété. J’ai l’impression de mieux respirer, que mon cerveau s’éclaircit et que de nouvelles idées trouvent la place d’y naître.
Le Cap Fréhel se situe sur le tracé du sentier de randonnée GR34, connu sous le nom de Sentier des Douaniers. Il s’agit donc d’un excellent point de départ pour partir se balader le long des côtes – par exemple jusqu’à Fort La Latte, il y a environ 4,5 km entre les deux. De notre côté, nous nous en tenons à une boucle rapide autour de la pointe, car une longue route nous attend pour le reste de l’après-midi. Cette promenade nous offre toutefois déjà un bel aperçu de la géologie et de la flore de la région; les falaises roses, sculptées par l’érosion marine sont impressionnantes, et je retrouve avec joie le type de végétation que j’avais tant aimé il y a deux ans en Irlande (ce voyage en Bretagne me permettra d’ailleurs de mettre un nom sur les petites fleurs jaunes qui recouvraient les landes irlandaises lors de notre voyage, au début du printemps).