J’ai commencé l’été 2021 dans un état que je pense être très proche du burn-out, avec le grand retour de la fatigue chronique, des insomnies, de l’anxiété et d’autres trucs pas très cool qui m’avaient un peu foutu la paix les mois précédents.
(oui je sais, c’est super bizarre de vous parler de l’été alors qu’on est déjà en décembre, qu’il fait 4°C et bientôt nuit toute la journée. À ce rythme je vais finir par avoir un an de retard sur la publication de ces billets saisonniers)
Dans le courant du moins de juin, après des mois de tergiversations, j’ai donc pris une décision que j’envisageais depuis un moment: j’ai démissionné de mon emploi salarié.
Depuis début 2018, je jonglais entre trois jobs: ce poste à temps partiel dans une agence de communication, des projets de conception web en tant que freelance, et la petite entreprise de faire-part que j’ai lancée fin 2017 et qui végète tristement depuis, faute de trouver du temps à lui consacrer, alors qu’il s’agit d’une activité qui m’apporte beaucoup de joie. À l’époque, j’ai vraiment cru que j’arriverais à tout gérer en parallèle, et peut-être que ça aurait été le cas si les petits embêtements de santé physique et mentale ne s’étaient pas joints à la partie, who knows ? Mais au bout de quatre ans, il a bien fallu accepter le constat que je n’arrivais pas à être sur tous les fronts. Que j’avais l’impression de m’éparpiller, de ne rien faire bien, de ne vraiment satisfaire personne – ni mes clients, ni mes collègues, et encore moins moi-même – et qu’au final les projets qui me tenaient le plus à cœur étaient les premiers à passer à la trappe.
Ce n’est pas la première fois que je tente le 100% freelance. Je fais des allers-retours entre salariat et activité indépendante depuis plus de dix ans, et peut-être que dans quelques années une opportunité professionnelle me fera à nouveau envisager de travailler en entreprise, comme ça a été le cas en 2018. La vérité, c’est que j’ai beaucoup de mal à trouver un équilibre, entre le besoin de gérer moi-même mon temps et les mandats sur lesquels je travaille, et celui d’une certaine stabilité financière; je suis à la fois très malheureuse lorsque le travail ne me laisse pas une minute pour me consacrer à mes propres projets ou qu’on m’impose des décisions sur lesquelles je n’ai pas mon mot à dire, et très anxieuse lorsque je vois mon compte bancaire se vider sans trop savoir quand mes client‧es régleront les factures que je leur ai envoyées.
Mais cet été, cette démission s’est imposée comme la seule direction envisageable, et j’ai accueilli avec un infini soulagement l’apaisement qu’elle apporté dans son sillage – mais aussi avec une infinie reconnaissance d’avoir la chance de pouvoir prendre une telle décision.
Quelques images capturées début juillet, lorsque la plupart des lacs de Suisse ont débordé à l’issue d’une semaine d’averses continues. On a eu la chance de ne pas subir le même type de catastrophes qu’en Allemagne ou en Belgique, mais ça restait très impressionnant à observer. Et on ne va pas se mentir, super inquiétant aussi.
Sur mon balcon, les plantes ont continué de mener leur vie sans être trop impactée par la météo. L’humidité ambiante les a au contraire protégées des nuisibles le temps que ça a duré (puis les acariens se sont empressé de tout envahir 😤), et le fait d’être en partie à couvert leur a épargné le mildiou qui a en revanche tué en quelques jours les plants de tomates que j’avais donnés à ma marraine.
Chez elle, les courgettes ont en revanche bien proliféré, j’ai d’ailleurs récupéré une des toutes dernières qu’elle a récoltées. On l’a cuisinée farcie, et c’était bien sûr délicieux. Pour une petite citadine sans jardin comme moi, c’est toujours un peu émouvant de manger un légume issu d’une plante que j’ai semée.
Interlude petits chats d’amour les plus mignons du monde, qui aiment toujours autant se prélasser sur le balcon dès que la météo le permet, se vautrer sur leurs humains en ronronnant comme des petits moteurs, et bien entendu se taper l’incruste dans les réunions Zoom car c’est l’heure des câlins non mais oh.
Renoir et Dali ont eu 12 ans en juin et en juillet. DOUZE ANS. C’est fou, je ne réalise pas trop. Et je n’aurais pas vraiment parié sur ma capacité à m’occuper efficacement de quelqu’un d’autre que moi pendant si longtemps – spécialement des petits quelqu’un qui ne savent pas trop t’expliquer pourquoi iels n’ont subitement plus envie de manger pendant trois jours, je jure que je vais finir par mourir de stress avec ces âneries là.
La dernière fois, je vous parlais de la joie que j’ai ressentie, au printemps, lorsque nous avons retrouvé notre petit rituel du café à la vieille ville le samedi matin. Cet été, ça a été la crêperie avec ma grand-maman.
Nous avons instauré cette tradition il y a 8 ans, l’année de ses 80 ans et de mes 30, à l’occasion de nos anniversaires qui on lieu à 2 mois d’intervalle. Jusqu’à début 2020, nous nous retrouvions plusieurs fois par année, juste toutes les deux, et je chérissais ces moments par-dessus tout. Mais après le début de la pandémie, ça représentait évidemment un risque que nous ne voulions pas prendre. Alors nous avons attendu patiemment, d’être toutes les deux vaccinées, que ça soit à nouveau raisonnable, que la menace s’estompe au moins un peu.
C’était mon premier resto depuis début mars 2020. C’était la première fois qu’elle revenait seule en ville.
Pour moi qui ai la chance de n’avoir perdu personne à cause de ce sale virus, je crois que le plus difficile à encaisser, c’est de voir le temps précieux qu’il nous vole et qu’on ne récupérera pas. À elle surtout, et à nous ensemble. Une année et demi, pour une personne qui approche les 90 ans, c’est énorme. J’ai vu mes autres grands-parents décliner de manière irrémédiable en moins de temps que ça. Une année et demi, c’est un Noël en pointillé et un autre qui ne s’annonce guère mieux, des anniversaires pas fêtés, plusieurs mois sans se voir au gré des confinements et des saisons qui permettent plus ou moins de profiter du jardin.
Alors autant vous dire que cette crêpe sur une terrasse ensoleillée, après plus d’un an de cette pandémie qui met tout entre parenthèses, on l’a savourée avec un bonheur immense.
En août, nous avons eu la visite de mon amie Julie, que je n’avais pas vue depuis trois ans. Entre la grève de la SCNF en décembre 2019 et la pandémie, sa dernière visite remontait au printemps 2018, et même si on discute presque quotidiennement, bah trois ans c’est long.
Nous l’avons emmenée contempler quelques jolis paysages de notre région, dans lesquels nous aimons toujours autant nous promener (même si je rêve de revoir la mer). Et j’ai dégainé mes meilleures recettes pour l’occasion, genre mes lasagnes à la bolognaise qui ont eu un franc succès – ce dont je ne suis pas peu fière car elle a des racines italiennes et elle ne plaisante pas du tout avec la sauce tomate !
Pas beaucoup de créativité ces dernier mois. Depuis fin mai, je suis l’heureuse détentrice d’une sublime presse en bois destinée à l’impression de mes linogravures. C’est ballot: depuis le printemps dernier, je n’ai strictement rien gravé. J’ai également attendu l’arrivée du printemps tout l’hiver pour pouvoir retenter la création de cyanotype dans des conditions météorologiques plus propices qu’en novembre dernier. Et puis le printemps et l’été on passé, et je n’ai pas refait de cyanotype. Je blâme la fatigue mentale et la peur d’être nulle, mais aussi le manque de temps. C’est d’ailleurs une de mes envies pour l’année prochaine: réussir à mieux organiser mes projets professionnels, à trouver un meilleur rythme, à travailler moins et de manière plus efficace, pour pouvoir enfin me remettre à peindre, à graver, et pour explorer de nouvelles techniques.
Alors en attendant de parvenir à reprendre d’autres activités créatives, je crochète. Quand j’ai débuté le crochet, en 2015, je ne le disais pas trop fort car j’associais clairement ça à une activité de mémère à chat. Depuis, j’ai probablement accepté d’être à au moins 80% une mémère à chat. Surtout, c’est une activité manuelle qui ne demande pas forcément d’être soi-même créatif, et j’aime bien le fait de continuer à fabriquer des trucs même quand je suis plongée dans les abysses du syndrôme de l’impostrice et que mon cerveau carbure à « mes idées sont toutes complètement merdiques ».
En vrac, les petits et très grands bonheurs de l’été:
- les pique-nique au bord du lac
- le premier anniversaire de Lou chérie, et l’annonce de l’arrivée de sa petite sœur ou de son petit frère pour le début d’année prochaine
- le nouvel album de Billie Eilish, qui est parfait et que j’écoute en boucle depuis sa sortie
- les lasagnes aux courgettes
- les cafés et les viennoiseries dégustées à la vieille ville
- les tartelettes aux framboises
- le très beau mariage de mon beau-frère et de son amoureuse
- les Lego dinosaures
- les premiers bébés de mes petites Pileas
- les « Kinder Bueno » et les donuts végétaliens
- les coquelicots sauvages dans le jardin de ma grand-maman
- les jolies pelottes de fil de toutes les couleurs
- le premier nugget que j’ai pu manger après trois jours de soupes et de smoothies, suite à mon opération des dents de sagesse
2 commentaires
Virginie
Je te souhaite beaucoup d’épanouissement et de la sérénité dans tes activités freelance à 100%,
Prends soin de toi,
Bisous
Virginie
Aline
Merci beaucoup Virginie ♥︎
De gros becs à toi